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Documentation

HCR | Tendances mondiales pour le premier semestre 2014

Un rapport du HCR montre que l’augmentation des déplacements forcés se poursuit au premier semestre 2014.

La guerre faisant rage dans plusieurs régions au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs, on estime à 5,5 millions le nombre de nouvelles personnes déracinées au cours des six premiers mois de 2014, signe que l’augmentation du nombre des déplacés de force continue.

Communiqué de presse du HCR, du 7 janvier 2014. Cliquez ici pour télécharger le rapport complet (en anglais).

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Le nouveau rapport du HCR Tendances mondiales pour le premier semestre 2014 montre que, sur ces 5,5 millions de nouvelles personnes déplacées, 1,4 million ont franchi les frontières internationales, devenant ainsi des réfugiés, tandis que les autres ont été déplacées à l’intérieur de leurs propres pays (déplacés internes). Si l’on prend en compte les populations déplacées existantes, la révision des données, les rapatriements librement consentis et la réinstallation, le nombre de personnes aidées par le HCR (mentionnées dans le rapport sous le terme de personnes relevant de la compétence du HCR) s’élevait à 46,3 millions mi-2014, soit quelque 3,4 millions de personnes de plus qu’à la fin 2013, ce qui constitue un nouveau record.

L’une des principales conclusions du rapport relate que, pour la première fois, les Syriens représentent la plus importante population de réfugiés relevant de la compétence du HCR (les Palestiniens au Moyen-Orient relevant du mandat de l’UNRWA, notre organisation sœur), détrônant les Afghans restés en tête du classement pendant plus de trois décennies. Les réfugiés syriens, dont le nombre dépasse les 3 millions en juin 2014, représentent désormais 23% de tous les réfugiés aidés par le HCR dans le monde.

Bien qu’occupant désormais la deuxième place, les 2,7 millions de réfugiés afghans dans le monde restent la plus importante population relevant de la compétence du HCR en situation prolongée de réfugiés (l’agence définit une «situation prolongée de réfugié» comme une situation perdurant depuis au moins cinq années). Après la Syrie et l’Afghanistan, les principaux pays d’origine des réfugiés sont la Somalie (1,1 million), le Soudan (670’000), le Soudan du Sud (509’000), la République démocratique du Congo (493’000), le Myanmar (480’000) et l’Iraq (426’000).

Le Pakistan, qui accueille 1,6 million de réfugiés afghans, reste le plus grand pays d’accueil en chiffres absolus. Les autres pays accueillant d’importantes populations réfugiées sont le Liban (1,1 million), l’Iran (982’000), la Turquie (824’000), la Jordanie (737’000), l’Ethiopie (588’000), le Kenya (537’000) et le Tchad (455’000).

En comparant le nombre de réfugiés à la taille de la population ou de l’économie des différents pays, le rapport du HCR met la contribution des pays d’accueil en contexte: relativement à la taille de leur population, le Liban et la Jordanie accueillent le plus grand nombre de réfugiés, tandis que relativement à la taille de leur économie, les charges assumées par l’Ethiopie et le Pakistan sont les plus importantes.

Au total, le nombre de réfugiés relevant de la compétence du HCR a atteint 13 millions mi-2014, soit le niveau le plus élevé depuis 1996, tandis que le nombre total de déplacés internes protégés ou assistés par l’agence a atteint un nouveau record de 26 millions. Comme le HCR ne vient en aide aux déplacés internes que dans les pays où les gouvernements le sollicitent, ce chiffre n’englobe pas tous les déplacés internes dans le monde.

«En 2014, nous avons constaté que le nombre de personnes relevant de notre compétence augmentait jusqu’à atteindre des niveaux sans précédent. Tant que la communauté internationale ne parvient pas à trouver de solutions politiques aux conflits existants et à prévenir le déclenchement de nouveaux conflits, nous continuerons à devoir gérer les conséquences humanitaires dramatiques», a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. «Le coût économique, social et humain du soutien apporté aux réfugiés et aux déplacés internes est principalement assumé par les communautés pauvres, celles qui peuvent le moins se le permettre. Le renforcement de la solidarité internationale est indispensable si nous voulons éviter le risque que de plus en plus de personnes vulnérables soient privées d’un soutien adéquat».

Autre conclusion importante du rapport, la répartition des populations réfugiées selon les régions évolue. Jusqu’à l’année dernière, la région qui abritait la plus importante population réfugiée était l’Asie et le Pacifique. Conséquence de la crise en Syrie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont désormais devenus les régions qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés.

Le rapport du HCR Tendances mondiales pour le premier semestre 2014 se base sur les données communiquées par les gouvernements et les bureaux de l’agence dans le monde. Comme les informations disponibles à ce jour sont incomplètes, il ne montre pas l’ensemble des déplacements forcés dans le monde (ces chiffres sont présentés chaque année en juin dans le rapport du HCR Tendances mondiales, dont le dernier rapport indique que 51,2 millions de personnes étaient déplacées de force dans le monde fin 2013). Toutefois, les données présentées constituent un élément essentiel du total et un indicateur important des tendances en matière de réfugiés et de déplacés internes dans le monde.

Le rapport complet (en anglais seulement) peut être téléchargé ici : http://unhcr.org/54aa91d89.html et les tableaux annexes sont disponibles ici : http://www.unhcr.org/statistics/mid2014stats.zip

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