Aller au contenu
Comptoir

Rencontre entre journalistes et personnes réfugiées

Giada de Coulon


Comment favoriser et renforcer la prise de parole des personnes réfugiées dans les médias? Dans la mesure où cette voix est essentielle pour comprendre la ou plutôt les réalités vécues par les premières et premiers concerné·es, en Suisse et dans leur rapport à leur pays d’origine, le Comptoir des médias milite pour que le micro leur soit tendu.

Peu après l’arrivée des talibans en Afghanistan, Rohina Samim a été contactée pour parler de la situation des femmes sur place et de son association. Le court extrait choisi par le journaliste lui a paru ne pas refléter l’ensemble de son propos ni son engagement. Incomprise par certain·es, elle craint les répercussions du reportage sur l’activité de son association. Elle regrette l’évitement du journaliste en question lorsqu’elle le recontacte pour tenter de comprendre. Pourquoi avoir sélectionné uniquement une phrase de son discours qui risque dès lors d’être interprétée de différentes façons ?

Nous avons saisi l’occasion pour proposer une rencontre. C’est ainsi que le 18 novembre 2021, quelques journalistes de la rubrique internationale de la RTS ont accueilli dans leurs locaux une délégation de quatre personnes réfugiées de divers horizons. Au travers d’un dialogue constructif, intéressé et harmonieux, les deux parties se sont instruites mutuellement. Nommer la curiosité et l’envie de bien faire des journalistes malgré un manque de temps qui peut leur faire omettre d’expliciter clairement l’objectif et le type de contenu attendu. Mais aussi entendre les voix de personnes réfugiées qui témoignent de l’impact énorme qu’un interview rapide peut avoir sur un statut de séjour fragile, une diaspora mise sous pression pour agir ou encore l’impression d’être réduit·es à leur statut de « migrant·e», quels que soient leurs engagements passés et présents. L’ouverture d’esprit de toutes les personnes réunies a permis de réfléchir aux droits de tout·e un chacun·e face aux médias, tout comme de découvrir les contraintes des journalistes d’actualité. Le Comptoir des médias s’en inspirera, c’est sûr, pour continuer de favoriser ce dialogue.