Réfugiés : tous des profiteurs ?
Il suffit de regarder la statistique des demandes d'asile pour se rendre compte que ce ne sont pas les motifs économiques qui dominent, mais bien les motifs politiques engendrés par l'oppression, la guerre civile et les violations des droits de l'homme.
Les Albanais de Kosove, les Tamouls du Sri Lanka, les Kurdes de Turquie et d'Irak, les Somaliens et les Angolais n'ont pas de problèmes économiques plus importants que de nombreux pays du Tiers Monde. C'est la violence et la dictature qui poussent les personnes à fuir. Et nous ferions la même chose à leur place. Si les motifs économiques étaient prédominants, nous n'aurions pas que des Tamouls qui fuiraient le Sri Lanka, mais aussi des Cingalais, nombreux à vivre dans une extrême pauvreté. Nous ne verrions pas arriver presque exclusivement des Kurdes de Turquie, mais aussi des chômeurs turcs. Il y a bien sûr des exceptions, mais cessons donc de généraliser à partir d'une idée préconçue.
Le droit d'asile n'est pas fait pour les migrants économiques et débouche forcément dans leur cas sur un renvoi. Gardons-nous cependant de qualifier ces derniers de « profiteurs ». Il n'y a rien de plus respectable qu'un homme qui tente de gagner sa vie pour nourrir les siens.